Les daurades royales ont été très difficiles à trouver et à attraper cette année mais je suis persuadé qu'il en reste encore quelques unes en cette fin du mois d'août. Nous nous rejoignons au lever du jour sur Trébeurden, les conditions sont idéales, peu de vent, un coefficient correct de 85 et une température assez douce pour la saison. L'eau est un peu trouble et il y a beaucoup d'algues en suspension, c'est surement dû au coup de vent qu'il y a eu deux jours plus tôt. Nous allons commencer par tenter la daurade royale, et, si nous n'avons aucune touche dans les 30/45 minutes, nous prendrons le petit large. Je montre à Philippe le montage coulissant et comment fixer un crabe sur un montage "Wishbone coulissant façon Anthony" puis nous mettons rapidement les lignes à l'eau. J'explique à mon camarade le ressentit qu'il aura si une royale venait à croquer son appât et la difficulté pour choisir le moment de ferrer, ni trop tôt, ni trop tard... Mon ami pense avoir senti des vibrations dans le scion de sa canne Hot Rod, il n'est pas sûr de lui car ce n'est vraiment pas évident de savoir si c'est juste le plomb qui gratte le fond ou autre chose. Il tente un ferrage tout de même, mais il n'a rien au bout de la ligne... Nous regardons l'état de son crabe, c'était bien une daurade royale!
Le crabe a été croqué, on imagine bien la forme de la mâchoire puissante de la daurade royale...
Il y a de la royale dans les parages! Nous sommes motivés à 200%!!! Il vaut mieux garder la canne en mains lorsque ces sparidés sont là et éviter de les poser ou de les mettre dans les portes cannes. Il faut détecter les premières petites touches sans que le poisson ne ressente la moindre résistance.
C'est à mon tour d'avoir un "croquage" mais je manque mon ferrage... Puis c'est de nouveau Philippe qui se fait grignoter son crabe. C'est fois ci il assure le ferrage! C'est pendu!
Une belle courbe de la canne Hot Rod de mon ami Philippe.
Le poisson lui prend presque une vingtaine de mètres de tresse au premier "rush", c'est une royale, il n'y a aucun doute... Pour sa première "belle au sourcil d'or" Philippe est tombé sur un très beau spécimen. Il est heureux de pouvoir enfin se mesurer à ce sparidé tant convoité pour sa puissance de combat. Comme à chaque fois, cette daurade royale se bat jusqu'au bout, elle finit tout de même par faiblir et se retrouve dans les mailles du filet de l'épuisette.
L'hameçon est bien piqué, il ressort juste au bord des lèvres du poisson...
Une magnifique première daurade royale pour Philippe.
Nous avons deux autres "croquages" mais pas moyen de piquer un second poisson, la méfiance de la daurade royale n'est pas une légende...
Le courant est tombé et je ne voudrais pas rater le créneau idéal pour rechercher le pagre, nous quittons la côte pour le petit large. Il y a encore beaucoup de houle et la mer n'est pas si calme que ça ne le paraissait. J'espère que ça va bien se passer car mon ami est un peu fatigué de ses dernières sorties sur l'eau et il ne faudrait pas qu'il ait le mal de mer comme ça lui est arrivé quelques jours plus tôt.
J'explique à Philippe la technique du Ténia et du Kabura et lui montre comment disposer les appâts.
Au Ténia il est conseillé de piquer d'abord l'assist dans la tête de la crevette avant de la fixer sur l'hameçon principal...
Aujourd'hui nous utiliserons des crevettes, des couteaux et du calamar en guise d'appâts. Nous allons pêcher dans 35/40m environ avec du courant donc nous utiliserons des leurres de 20 à 30g pour que ces derniers soient le plus planants possible. Nous avons des touches dès les premiers lancers, Philippe est bluffé par l'efficacité de la pêche au Ténia... Évidemment les vieilles coquettes sont au rendez-vous ainsi que les tacauds mais nous piquons rapidement les premières daurades grises et les pagres!
Cette coquette n'a pas résisté à un Kabura esché d'un pied de couteau.
Après la daurade royale, Philippe découvre la daurade grise et le pagre...
Philippe mets un peu plus de temps à se faire à cette nouvelle technique, ce qui est logique, trouver le bon moment pour ferrer n'est pas évident. Les pêcheurs en surfcasting, ce qui n'est pas son cas, s'y font très rapidement car il y a beaucoup de similitudes avec la pêche aux appâts. En insistant mon ami attrape ses premières daurades grises, puis un premier pagre!
Voilà le premier pagre, il fait plaisir celui là!!!
C'est l'occasion pour moi de tester une canne Hot Rod que Philippe m'a prêté, une NVR 2.25m pour une puissance de 15/60g. Je dois avouer qu'elle est très tactile pour le Ténia/Kabura tout en gardant une réserve de puissance incroyable... Je n'ose imaginer le plaisir de pêcher en traction avec une telle canne.
Avant/après
Les pagres sont voraces... En général, lorsque l'on pêche au Ténia, ils sont piqués sur les assists. Aujourd'hui on les prend régulièrement sur l'hameçon principal ce qui prouve qu'ils sont nombreux et en pleine concurrence alimentaire sur le spot. Tous les appâts fonctionnent mais le calamar semble attirer les plus gros spécimens...
L'hameçon principal est bien piqué dans la commissure des lèvres du pagre...
Qui peut résister à ce genre de bouchée?
Nous faisons tomber les leurres à la verticale du bateau, j'accompagne ma tresse en la laissant glisser entre mes doigts. Je ressens un "mou" dans ma ligne, je me dis que c'est sans doute le Kabura qui a atteint le fond. Je prends contact et sens une lourdeur... Il n'y a que deux possibilités, soit j'ai croché direct au fond ce qui est plus rare sur ce spot, soit un poisson a intercepté mon leurre à la descente... J'opte pour la deuxième solution et envois un bon ferrage! Le frein s'emballe, c'était bien un poisson et un gros! Certains "rushs" sont interminables, ça sent le big pagre cette affaire, peut être un nouveau record sur le bateau? Philippe est impressionné par la puissance de ce poisson, il ramène sa ligne pour ne pas s'emmêler et admire la scène. Je prends mon temps pour le remonter afin d'assurer le coup et ne pas risquer de casser ou de le décrocher. De plus, je veux faire en sorte que le poisson décompresse régulièrement au fur et à mesure du combat pour le relâcher dans les meilleures conditions...
Ça y est le pagre remonte progressivement à la surface, la masse rose est impressionnante, il dépasse le dernier record en date qui était de 57cm. Philippe l'assure à l'épuisette, yesss! New record!!!
Outch... Il fait son poids le bébé!
Un magnifique poisson de 62cm estimé à 4kg environ...
Nous remettons vite le pagre à l'eau et je peux vous dire qu'il est reparti en grande forme et en prenant soin de bien m'arroser avec sa nageoire caudale... Après un tel coup de ligne nous décidons de refaire une dernière dérive avant de rentrer, la "der des der". Un fois n'est pas coutume, la session se termine par un joli doublé!
La session ne pouvait pas mieux se terminer...
Tous les pagres sont retournés à l'eau sauf un poisson de taille moyenne histoire que Philippe goûte cette nouvelle espèce...
Quelle matinée! Philippe voulait pêcher des sparidés, et bien je pense qu'il a été servi! Tout s'est déroulé comme sur des roulettes, et pourtant je n'étais pas très confiant sur la daurade royale car cette année elles ont été timides sur la Côte de Granit Rose. Désormais il va pouvoir tester ces techniques en kayak dans son "jardin", sur Pleubian et ses environs... Au plaisir de remettre ça un jour Philippe!
@micalement, Nicolas.
Bonjour Nicolas
RépondreSupprimerPetite question concernant ton montage wishbonne pour le crabe. Ton hameçon coulissant sert juste au maintien du crabe ou sert-il également au ferrage de la dorade?
Amitié halieutique
Hervé
Salut Hervé,
SupprimerLes deux,l'hameçon coulissant sert à la fois à maintenir le crabe au lancer et à ferrer la royale lorsqu'elle croque l'appât de ce côté. Ce système est plus simple et plus solide qu'un wishbone car il n'y a pas de noeuds, en plus il s'adapte aux crabes de toutes les tailles.
@m@mic, Nicolas.